COMMENT VIEILLIR

 



Atelier bien vieillir en lisant Regis Debray et autres …


Contribution


Bien vieillir, cela semble être le cas, j’espère, pour Régis Debray, l’ancien amoureux de Che Guevara, homme des ténèbres pour moi, qui n’ai même pas compris les « évènements » de mai 68. 

Régis Debray, le fort en thème, moi le cancre qui avait bien senti que la haine et la mort ne pouvaient pas accompagner un raisonnement, fut-il celui de la libération des peuples opprimés.

Régis Debray, dit comprendre les étoiles et le sens cosmique de nos existences, maintenant. 

Je crois qu’il continue à se raconter des histoires, avec seulement moins de testostérones.  

Il n’a pas de sens et croit en trouver un à l’aube d’une vie qui ne fut qu’un vaste carrefour à sens giratoire. 

Il n’a jamais eu le sourire de l’ange, celui qui nous fait voir le monde au-delà de nous, au-delà de notre moi, qui est haïssable, juste haïssable pour aimer ce monde.


Je cite : « C'est une réflexion à la fois claire et profonde sur la religion, la foi, le besoin de croire - de la part de quelqu'un qui n'est pas croyant ».

Voilà qui va me conforter dans mon sentiment à propos du guérillero repenti.

Je laisserai donc là le navigateur des fleuves impossibles qui s’est senti guidé par tant de haleurs.

Mon métier, ma profession, mon emploi de colporteur, de camelot, de marchand ambulant m’ont fait, peut-être avais-je une prédisposition, deviner, pressentir, déceler les caractères de mes interlocuteurs, clients, fournisseurs. Au moment précis où je découvrais un visage, alors une foule d’informations, comme des flashs, venait imprimer ma conscience. Alors que mes cheminements professionnels se matérialisaient, mes intuitions se concrétisaient. J’eus bien des déconvenues, certes, des surprises heureuses et malheureuses. Mais, je ne suis pas surpris par la logorrhée éditoriale du plumitif.

Mais revenons à notre bien vieillir, puisqu’il s’agit de cela, de cela même qui nous a conduit à s’inscrire à cet atelier.

Étant vierge de toutes leçons de philosophie, la soif de connaître et mon désir de bien vieillir sont donc à l’origine de ma présence sur ce forum.

Tout bien pensé, en dehors des chemins philosophiques, une bonne vieillesse passe par une bonne santé. Maintenant, il ne manque pas de sources d’information pour bien bouger et bien manger. 

Nous voilà avertis. Hormis quelques faiblesses familiales, il est maintenant possible de vivre mieux, plus longtemps. 

Alors, pourquoi toute cette agitation devant une fin inéluctable ? La peur de la souffrance, de la décrépitude, de la perte d’un statut social, de la dépendance, de l’oubli de soi, d’être oublié …

Il me semble que si ces futures souffrances n’ont pas été pensées avant, longtemps avant, alors il y a un risque de mal vivre cette fin de vivre.

Je crois que la vie ne se pense pas, en toute autonomie. La vie se vit comme elle doit se vivre, heureuse ou malheureuse. J’ai toujours été sidéré, au début, par les conducteurs de grosses berlines allemandes noires, particulièrement par les plus âgés, sidéré donc par leurs tristes mines. C’est une lapalissade de dire que l’argent ne fait pas le bonheur. Donc, si nous sommes « configurés » pour le bonheur, nous n’avons pas besoins de grosses berlines allemandes noires.

Alors, pour assurer et légitimer notre bonheur, avons-nous besoins de philosophes allemands. Je dis cela, car il me semble que beaucoup de philosophes sont allemands avec quelques dérapages historiques avec, ce que j’en crois de mes lectures hâtives de Wikipédia, un Heidegger brun clair encensé par beaucoup.

Il me semble être heureux et c’est cela qui me préoccupe. Je serais donc codé pour cela. Mais derrière cette pseudo béatitude, ne se cacherait-il pas une conscience rabougrie, une autosatisfaction prête à se rompre dès mon premier rhumatisme, un égoïsme latent sur le point de se révéler à une prochaine vague d’émigrants. Alors, je ne veux pas risquer un tel péril. Sans doute, alors qu’étant ignorant de tant de pensées philosophies, je dois me pencher sur un auteur qui saura me ravir et me rassurer. Mon âge ne me permet pas de me disperser. Il y aura bien, parmi tous les penseurs du monde, celui qui me fera mieux vieillir.

Bonne continuation à tous.


Réponse à une réponse d’un apologiste des philosophes allemands et de Céline


Bonjour.

Je n'ai pas dit "trop" mais "beaucoup" de philosophes allemands.

Comme je l'ai déjà dit, je suis venu sur ce site mon faire mon apprentissage de la philosophie (qui à mon sens, commence par une lecture attentive des intervenants !).

Je n'ai lu aucun philosophe, sauf à parcourir les articles de Wikipédia et autres. 

Mon grand-père maternel, qui avait fait office de père, puisque m'élevant dans ma prime enfance, avait, en plus de ses livres de prix d'école communale, et en sa qualité de soldat invalide de la grande guerre, "Mein Kampf", préfacé par le Maréchal Lyautey, non pas pour en faire l'apologie, mais pour simplement montrer l'horreur des lignes écrites par le funeste dictateur.

Je l'ai donc lu à la fin de mon adolescence et j'en fus totalement et définitivement horrifié et bouleversé. Ce livre ayant été écrit en 1925, c'est donc tout naturellement que Heidegger l'a lu avant la prise du pouvoir par Hitler.

Voilà bien ma réticence à lire les philosophes, bien que ma présence ici atteste de ma volonté de changer d'avis.

Comment un "philosophe" peut-il être membre d'un tel parti, tout en se prévalant du titre de "philosophe" ?

Maintenant, Céline : j'ai commencé à lire "Voyage au bout de la nuit", en effet, c'est la nuit obscure pour moi. Une sorte de rappeur des années trente, sans musique. Chacun ses goûts ! 

Pour l’instant, de cet atelier, je n’ai pas eu de contributions qui puissent allier vieillesse et philosophie, (pris en tant que sagesse, bien sûr, et pas un déballage Heideggérien incompréhensible). Je reste donc sur ma faim de rencontrer un, ou deux, philosophes ou écrivains qui puissent m'accompagner dignement et sereinement vers ma fin.

Bonne continuations philosophiques. 


Alain Le Falher


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