DOLTO LA CATHO
En 1977, Françoise Dolto publie ses entretiens avec Gérard Séverin, ex-prêtre qui passe du crédo chrétien au crédo freudien, au sujet des évangiles : L'Évangile au risque de la psychanalyse.
Le public habitué à ses émissions de radio à succès - lorsque l'enfant parait avec Jacques Pradel sur France Inter - découvre une psychanalyste chrétienne. Est-ce l'alliance de la carpe et du lapin ?
Point de départ
La parabole du bon Samaritain ne semblait pas à F Dolto être en accord avec la morale chrétienne mais révélateur d’une dynamique inconsciente de solidarité entre des humains que se méconnaissent, comme d’une dynamique cohésive interne révélée à chacun de nous. C’était une leçon qui révélait une articulation entre l’amour et la liberté.
F Dolto, prend la méthode freudienne pour mettre au jour le désir à l’œuvre dans un être humain, dans sa vérité sans masque, plus vraie que chez tant d’êtres moraux et vertueux privés de spontanéité, de joie et du respect de cette nature qui est en l’homme.
Les évangiles illustrent cette dynamique vivante qui vient de l’inconscient.
La sainte-Famille
Luc Ch1 – 26-38
1:26 Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
1:27 auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.
1:28 L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.
1:29 Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.
1:30 L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu.
1:31 Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.
1:32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.
1:33 Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.
1:34 Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?
1:35 L'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.
1:36 Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois.
1:37 Car rien n'est impossible à Dieu.
1:38 Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.
Mathieu Ch1 – 18 -25
1:18 Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint-Esprit, avant qu'ils eussent habité ensemble.
1:19 Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle.
1:20 Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint-Esprit;
1:21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
1:22 Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète:
1:23 Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous.
1:24 Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui.
1:25 Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
Pour F Dolto, la saint famille est loin des histoires de parturition et de coït. Ici est décrit un mode de relation au symbolique, c’est-à-dire au manque fondamental de chaque être. Ces évangiles décrivent que l’autre, dans un couple, ne comble jamais son conjoint, que toujours il y a une déchirure, une impossible rencontre et non pas une relation de possession, de dépendance. F Dolto reprend à son compte, sans la nommer, la règle de descendance par les femmes dans la tradition Juive. Par contre, F Dolto reprend bien les mythes de la mère vierge, idéal constant des fils des communautés archaïques. Pour F Dolto, Marie est la métaphore de la parfaite disponibilité. L’homme, actif, Joseph, reçoit la parole de D.ieu dans son sommeil, alors que la femme, passive, Marie, est éveillée et à l’écoute, cela marquant la particularité de la relation de D.ieu à Marie et Joseph. Joseph accepte donc, dans toute la tradition Juive, d’élever cet enfant, sans être son rival. F Dolto fait rapidement mention de la simplicité et des conditions modestes de Marie et de Joseph placés ainsi au cœur du monde. Ils sont aptes à croire en la parole donnée et à s’engager dans une vie spirituelle.
Au temple
Luc Ch2 42-52
2:42 Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête.
2:43 Puis, quand les jours furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s'en aperçurent pas.
2:44 Croyant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances.
2:45 Mais, ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.
2:46 Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.
2:47 Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.
2:48 Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.
2:49 Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?
2:50 Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
2:51 Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur.
2:52 Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
F Dolto considère cet épisode comme une castration de leur possessivité que Jésus fait subir à ses parents. C’est une bar-mitsva idéalisé, elle se fait d’elle-même, sans cérémonie et c’est Jésus le maître de cérémonie. Ici éclot l’homme en Jésus.
En petit enfant
Marc Ch10 14-16
10:14 Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.
10:15 Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point.
10:16 Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.
Mathieu Ch19 4-5
19:4 Il répondit: N'avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l'homme et la femme
19:5 et qu'il dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair?
Pour F Dolto, Jésus enjoint à celui qui a atteint l’âge de raison, acquis grâce à cette mère et ce père humains, de les quitter et de retrouver vis-à-vis de D.ieu cette disponibilité totale du départ de leurs vies. Il ne faut pas que les désirs soient entravés, mais que les libertés soient totales. Pour F Dolto, Jésus laisse entendre qu’il est nécessaire de laisser venir chaque enfant à sa filiation à l’être. Au lieu de cette identification aux adultes géniteurs et au lieu de cette dépendance à eux, dépendance émotive, temporelle, sensuelle, est donc le désir sans mélange d’être. Pour F Dolto, Jésus dit : « Par-delà l’identification à votre père et à votre mère, vous devez être initiés à votre désir se référant à D.ieu. Ne restez pas enclos dans votre désir dépendant de vos parents, représentants parcellaires de D.ieu pour un temps, celui de votre petite enfance quand vous étiez physiquement immatures…Laissez-les venir à la liberté de leur désir que D.ieu soutient. ».
Cana
Jean Ch2 1-11
2:1 Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,
2:2 et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.
2:3 Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin.
2:4 Jésus lui répondit: Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n'est pas encore venue.
2:5 Sa mère dit aux serviteurs: Faites ce qu'il vous dira.
2:6 Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.
2:7 Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord.
2:8 Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.
2:9 Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, -ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, -il appela l'époux,
2:10 et lui dit: Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent.
2:11 Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Pour F Dolto, la noce, moment privilégie de la vie et symbolique à plus d’un titre s’accompagne de la symbolique du vin, boisson médiatrice de la sortie en commun de la réalité. Ceci est le cadre à l’entrée de Jésus dans la vie publique. Marie est sûre de la puissance en marche de cet homme prodigieux, puissance peut-être encore inconnue de lui jusqu’à l’impulsion pressante maternelle. C’est ici que Marie est devenue mère de D.ieu, par la force qu’elle a mise en jeu pour faire naitre Jésus à la vie sociale.
Au pied de la croix.
Jean 19 25-27
19:25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
19:26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils.
19:27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.
Marc 15 33-37
15:33 La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure.
15:34 Et à la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éloï, Éloï, lama sabachthani? ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?
15:35 Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Voici, il appelle Élie.
15:36 Et l'un d'eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Élie viendra le descendre.
15:37 Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira.
Après Cana, temps de gloire, c’est la déréliction. Les femmes ont comme destin charnel d’enfanter. Elles ont besoin aussi d’un être vivant à aimer pour continuer d’exister. Jésus donne ainsi Jean.
Jésus, dans son appel à D.ieu rédime tous nos doutes concernant notre désir, notre vocation, le sens de notre vie quand, vacillants, nous oscillons entre la séduction du repos et l’appel à s’accomplir jusque dans le risque volontaire de la mort. Par le cri de Jésus, tous les hommes peuvent se reconnaître.
Résurrection du fils de la veuve de Naim
Luc 7 11-16
7:11 Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui.
7:12 Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.
7:13 Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit: Ne pleure pas!
7:14 Il s'approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit: Jeune homme, je te le dis, lève-toi!
7:15 Et le mort s'assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.
7:16 Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant: Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
Pour F Dolto, cette résurrection est la sortie d’un état de « dé vivement », où l’enfant périssait à force de reculer dans sa relation à sa mère. Il devait donc s’en détacher une deuxième fois et renaitre « jeune homme », fils et autonome. F Dolto voit la toute la puissance du complexe d’Œdipe entre ce fils et cette veuve. Par son injonction, Jésus libère ce fils, non seulement de la « mort » mais aussi de sa mère.
Résurrection de la fille de Jaire
Marc 5 21-43
5:21 Jésus dans la barque regagna l'autre rive, où une grande foule s'assembla près de lui. Il était au bord de la mer.
5:22 Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, qui, l'ayant aperçu, se jeta à ses pieds,
5:23 et lui adressa cette instante prière: Ma petite fille est à l'extrémité, viens, impose-lui les mains, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive.
5:24 Jésus s'en alla avec lui. Et une grande foule le suivait et le pressait.
5:25 Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans.
5:26 Elle avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins, elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait, et elle n'avait éprouvé aucun soulagement, mais était allée plutôt en empirant.
5:27 Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement.
5:28 Car elle disait: Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie.
5:29 Au même instant la perte de sang s'arrêta, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal.
5:30 Jésus connut aussitôt en lui-même qu'une force était sortie de lui; et, se retournant au milieu de la foule, il dit: Qui a touché mes vêtements?
5:31 Ses disciples lui dirent: Tu vois la foule qui te presse, et tu dis: Qui m'a touché?
5:32 Et il regardait autour de lui, pour voir celle qui avait fait cela.
5:33 La femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui s'était passé en elle, vint se jeter à ses pieds, et lui dit toute la vérité.
5:34 Mais Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix, et sois guérie de ton mal.
5:35 Comme il parlait encore, survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent: Ta fille est morte; pourquoi importuner davantage le maître?
5:36 Mais Jésus, sans tenir compte de ces paroles, dit au chef de la synagogue: Ne crains pas, crois seulement.
5:37 Et il ne permit à personne de l'accompagner, si ce n'est à Pierre, à Jacques, et à Jean, frère de Jacques.
5:38 Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit une foule bruyante et des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris.
5:39 Il entra, et leur dit: Pourquoi faites-vous du bruit, et pourquoi pleurez-vous? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort.
5:40 Et ils se moquaient de lui. Alors, ayant fait sortir tout le monde, il prit avec lui le père et la mère de l'enfant, et ceux qui l'avaient accompagné, et il entra là où était l'enfant.
5:41 Il la saisit par la main, et lui dit: Talitha koumi, ce qui signifie: Jeune fille, lève-toi, je te le dis.
5:42 Aussitôt la jeune fille se leva, et se mit à marcher; car elle avait douze ans. Et ils furent dans un grand étonnement.
5:43 Jésus leur adressa de fortes recommandations, pour que personne ne sût la chose; et il dit qu'on donnât à manger à la jeune fille.
Les deux récits, celui de la femme qui perd son sang et la résurrection de la fille de Jaïrus ne sont pas séparés, car selon F Dolto, c’est une même histoire par un enchainement inconscient organique et spirituel : une femme au destin féminin arrêté et un homme au destin paternel faussé. Le lien est donné par le même nombre d’années : 12 ans. Une femme est exclue de son rang de femme désirante et désirable par ses pertes mensuelles et une fillette se meurt faute de pouvoir rentrer dans ce même groupe des femmes. Pour la femme, en plus de ses troubles sévères, la loi Juive écartait systématiquement les femmes dans cet état. Jaïrus, le chef de la synagogue ne fait pas mention de la mère de l’enfant, sa mère, marquant ,là, bien un marquage inconsciemment incestueux. Ce jeu du désir nuit à l’ordre de la santé psychosomatique de cet enfant qui entrave sa liberté de vivre, l’empêchant de se développer vers une libération des puissances féminines de jeune fille, hors du giron paternel (père sur productif de type maternant en jargon psychanalytique). Le simple fait qu’il l’appelle « ma petite fille » suffit à comprendre que le père a tenu sa fille dans un statut d’objet partiel d’amour dévorant et d’amour infantilisant. Jésus saisit dans ce père, le désordre de son amour paternel, sa déviance. C’est le seul cas dans les évangiles où un homme se dérange pour sa fille, marquant la aussi le caractère spécifique de ce récit. Jaïrus ne peux supporter que sa fille grandisse et lui échappe en venant nubile, puis femme, puis mère à son tour.
Pour la femme hémorragique, l’intention du désirant et l’intensité de sa demande suscite la réponse. Ce toucher de la frange du vêtement de Jésus est une prière en acte. La femme, par sa foi en un homme, Jésus, recouvre son statut de femme par la confiance d’un homme.
Jésus, en demandant à ce que la jeune fille soit nourrie, marque bien le rôle maintenant circonscrit des parents : l’accompagner dans la liberté de son désir et, bien sûr, des risques concomitants. La jeune fille ne doit plus être couverte de baisers et de caresses, mais simplement nourrie, et ceci dans la plus complète discrétion, afin que la personnalité de la fille de Jaïrus advienne, en présence maintenant de la mère.
Dans ce passage des Evangiles, Jésus fait découvrir des humains arrêtés prématurément dans leurs destins. La source de leur désir s’épuise à cause d’une relation émotionnelle déstructurante. Jésus les rend autonomes et elles éclosent libérées, la fillette d’être survalorisée, la femme d’être méprisée.
Résurrection de Lazare
Jean 11 1-44
11:1 Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa sœur.
11:2 C'était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade.
11:3 Les sœurs envoyèrent dire à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.
11:4 Après avoir entendu cela, Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.
11:5 Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare.
11:6 Lors donc qu'il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était,
11:7 et il dit ensuite aux disciples: Retournons en Judée.
11:8 Les disciples lui dirent: Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée!
11:9 Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde;
11:10 mais, si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui.
11:11 Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller.
11:12 Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il dort, il sera guéri.
11:13 Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil.
11:14 Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort.
11:15 Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui.
11:16 Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons aussi, afin de mourir avec lui.
11:17 Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre.
11:18 Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ,
11:19 beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère.
11:20 Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison.
11:21 Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
11:22 Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera.
11:23 Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera.
11:24 Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.
11:25 Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort;
11:26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?
11:27 Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde.
11:28 Ayant ainsi parlé, elle s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa sœur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande.
11:29 Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui.
11:30 Car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l'avait rencontré.
11:31 Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre, pour y pleurer.
11:32 Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
11:33 Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.
11:34 Et il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.
11:35 Jésus pleura.
11:36 Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait.
11:37 Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point?
11:38 Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre était placée devant.
11:39 Jésus dit: Otez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là.
11:40 Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?
11:41 Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé.
11:42 Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé.
11:43 Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors!
11:44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller.
Ce récit met en scène un ami très proche de Jésus et une grande hésitation de Jésus à accomplir ce qu’il lui est demandé. Jésus, selon F Dolto hésite, entre sa mission de fond qui consiste à ce que tous ait la foi en D.ieu et s’aiment les uns les autres et de répondre à la demande des filles de Lazare. Croire en lui pour ses actions terrestres n’est pas son but. De plus, Lazare n’a pas supporté l’absence de Jésus, à ce qu’en disent ses filles. De la part de Lazare, c’est une amitié passionnelle et narcissique selon F Dolto, qui le conduit à se laisser mourir de ce qui s’appellerait maintenant une névrose mélancolique aiguë. Lazare est entouré d’autres personnes « névrotiques » : deux sœurs adultes célibataires. Jésus est toutefois très ébranlé par la « mort » de Lazare.
Jésus, en résonance à Lazare, se sépare de cette confusion qu’aurait un homme qui ne rencontrerait D.ieu que dans un autre homme, qui confondrait son désir spirituel avec son désir et son amour mêlés pour un homme spirituel. Cette confusion a leurré chez Lazare son désir de D.ieu.
Béthanie
Jean 11 45-53
11:45 Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.
11:46 Mais quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce que Jésus avait fait.
11:47 Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent: Que ferons-nous? Car cet homme fait beaucoup de miracles.
11:48 Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation.
11:49 L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit: Vous n'y entendez rien;
11:50 vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.
11:51 Or, il ne dit pas cela de lui-même; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation.
11:52 Et ce n'était pas pour la nation seulement; c'était aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés.
11:53 Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir.
Jean 12 1-8
12:1 Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu'il avait ressuscité des morts.
12:2 Là, on lui fit un souper; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui.
12:3 Marie, ayant pris une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum.
12:4 Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit:
12:5 Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres?
12:6 Il disait cela, non qu'il se mît en peine des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait.
12:7 Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.
12:8 Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours.
Après que Jésus ait dit de Lazare « laissez-le aller », Lazare est changé, muté, avec le droit d’être autonome et aussi d’accéder au désir et d’exercer son pouvoir. Lazare, maintenant n’a plus besoin de l’homme Jésus pour exister. Dorénavant, il peut aimer Jésus en adulte qu’il est devenu. Jésus, à l’occasion de la résurrection de Lazare s’est détaché de ce qui lui restait de narcissisme archaïque humain pour le mettre dans la parole de D.ieu et non pas dans son être de chair. Jésus est maintenant recherché pour être mis à mort car il est ressenti comme une menace, celle de renverser ce qui permet à une société d’être soudée ; rites, grands prêtres,… celle de détruire la culpabilité liée au rite, dette du corps à D.ieu…. celle de magnifier le désir où il n’y a plus de place pour un sentiment de culpabilité. Pour F Dolto, le christianisme, en s’organisant institutionnellement, à recommencé à faire des pharisiens. Une société aliénée est une société avec une hiérarchie, une société qui se fait par échange entre pairs génère une société sans aliénation du désir. Ces scories inhérentes à la vie grégaire humaine et à la sécurité politique sont étrangères aux évangiles.
Marie donne une démonstration de son amour pour Jésus qu’il la ressuscitée au désir. Elle qui le « buvait » des yeux et des oreilles, elle répand sur ses pieds un parfum de grand prix. Mais Jésus opère une rupture. Elle érotise son hommage, Jésus répond qu’il est ailleurs, prêt à s’inscrire dans sa mort prochaine.
Le Samaritain
Luc 10 25-37
10:25 Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?
10:26 Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu?
10:27 Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.
10:28 Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras.
10:29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: Et qui est mon prochain?
10:30 Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi mort.
10:31 Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.
10:32 Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre.
10:33 Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit.
10:34 Il s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.
10:35 Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.
10:36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?
10:37 C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même.
Ici, Jésus ne condamne personne, rapporte des faits et induit à la bonne conduite. Le choix du sacrificateur, prêtre donc, et un lévite, prêtre encore, évidemment n’est pas fortuit. Le samaritain est l’exemple de l’homme du commun qui est ému de compassion et qui garde sa liberté tout en prodiguant le secours. C’est un homme d’action à l’esprit positif. Cette (belle) histoire du Samaritain est pour F Dolto l’occasion de rappeler que celui qui nous reconnaît frère d’humanité est notre miroir humanisant, et que si nous avons été reconnu un jour, une heure un instant comme être humain par un être humain, celui-là, aimons-le comme nous-mêmes, il est notre âme.
L’étrangère
Marc 7 24-31
7:24 Jésus, étant parti de là, s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sût; mais il ne put rester caché.
7:25 Car une femme, dont la fille était possédée d'un esprit impur, entendit parler de lui, et vint se jeter à ses pieds.
7:26 Cette femme était grecque, syro-phénicienne d'origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille.
7:27 (7:26) Jésus lui dit: (7:27) Laisse d'abord les enfants se rassasier; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.
7:28 Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants.
7:29 Alors il lui dit: à cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille.
7:30 Et, quand elle rentra dans sa maison, elle trouva l'enfant couchée sur le lit, le démon étant sorti.
7:31 Jésus quitta le territoire de Tyr, et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le pays de la Décapole.
Mathieu 15 21-28
15:21 Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon.
15:22 Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon.
15:23 Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s'approchèrent, et lui dirent avec instance: Renvoie-la, car elle crie derrière nous.
15:24 Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.
15:25 Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur, secours-moi!
15:26 Il répondit: Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.
15:27 Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.
15:28 Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.
Pour la première fois, une étrangère, une païenne, demande à Jésus de se conduire en prophète qui guérit une étrangère en terre étrangère. Une fois dis que « les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants. », compris comme les étrangers peuvent recevoir des miracles, même petits, après que les Juifs en aient reçus de plus importants, Jésus est touché. Il comprend que sa mission va devenir universelle.
Le mouton et la drachme perdus
Luc 15 1-10
15:1 Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre.
15:2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux.
15:3 Mais il leur dit cette parabole:
15:4 Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve?
15:5 Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules,
15:6 et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue.
15:7 De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance.
15:8 Ou quelle femme, si elle a dix drachmes, et qu'elle en perde une, n'allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin, jusqu'à ce qu'elle la retrouve?
15:9 Lorsqu'elle l'a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, et dit: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue.
15:10 De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.
Pour F Dolto, la lecture des Evangiles fait rencontrer en permanence l’appel de Jésus à la responsabilité humaine et à la vigilance à l’égard de ses instincts. Jésus , par cette parabole répond aux pharisiens qui lui reprochent de fréquenter des pêcheurs en montrant la joie qu’il y a à changer la vie et ainsi la retrouver pour soi-même.
La Samaritaine
Jean 4 1-42
4:1 Le Seigneur sut que les pharisiens avaient appris qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean.
4:2 Toutefois Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c'étaient ses disciples.
4:3 Alors il quitta la Judée, et retourna en Galilée.
4:4 Comme il fallait qu'il passât par la Samarie,
4:5 il arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils.
4:6 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ la sixième heure.
4:7 Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire.
4:8 Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres.
4:9 La femme samaritaine lui dit: Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? -Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. -
4:10 Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive.
4:11 Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive?
4:12 Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux?
4:13 Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif;
4:14 mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.
4:15 La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.
4:16 Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici.
4:17 La femme répondit: Je n'ai point de mari. Jésus lui dit: Tu as eu raison de dire: Je n'ai point de mari.
4:18 Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.
4:19 Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète.
4:20 Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.
4:21 Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.
4:22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
4:23 Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.
4:24 Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité.
4:25 La femme lui dit: Je sais que le Messie doit venir (celui qu'on appelle Christ); quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.
4:26 Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle.
4:27 Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit: Que demandes-tu? ou: De quoi parles-tu avec elle?
4:28 Alors la femme, ayant laissé sa cruche, s'en alla dans la ville, et dit aux gens:
4:29 Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; ne serait-ce point le Christ?
4:30 Ils sortirent de la ville, et ils vinrent vers lui.
4:31 Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant: Rabbi, mange.
4:32 Mais il leur dit: J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.
4:33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres: Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger?
4:34 Jésus leur dit: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son œuvre .
4:35 Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson.
4:36 Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.
4:37 Car en ceci ce qu'on dit est vrai: Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne.
4:38 Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.
4:39 Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme: Il m'a dit tout ce que j'ai fait.
4:40 Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d'eux. Et il resta là deux jours.
4:41 Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole;
4:42 et ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde.
Pour F Dolto, Jésus, chaste, fait découvrir à la Samaritaine, la métaphore de cette eau qu’il propose à partir de sa vie sexuelle à elle. Cette Samaritaine fait un transfert sur Jésus. Elle est séduite par cette homme, qui lui répond d’aller chercher son mari, car Jésus ne veut pas initier cette femme à une vie spirituelle si elle confond vie sexuelle et vie spirituelle. Être chaste, pour Jésus, consiste à ne pas répondre au désir génital charnel de cette femme amoureuse de lui, et ainsi la faire accéder à une vie autre. Elle découvre que jamais cette vie sexuelle ne l’a comblée car au creux de celle-ci, il y a un manque, mais de ce manque, elle ne veut rien savoir. Et pourtant, c’est de ce manque qui la rend différente de l’homme, que sourd son désir qui lui fait chercher d’homme en homme plaisir et sécurité. Jésus lui révèle qu’au-delà du désir, toujours confondu avec un besoin, son désir reste insatisfait, parce qu’elle ne mise pas sur l’amour. Elle cherche ce qui lui manque, et en même temps la sécurité, c’est-à-dire la répétition de ce qui est connu, soit de rencontre en rencontre, échapper au risque dans le désir de se donner complètement. Et c’est, selon F Dolto, ce que Jésus tente de nous enseigner : ne plus avoir peur. Jésus veut entraîner la Samaritaine, parce qu’il est chaste, plus loin que son propre corps, plus loin que le bouillonnement de son corps. Jésus est source, origine d’une eau bondissante pour une vie sans fin (cela en reprise des commentaires oraux de la Bible, très connus des Juifs, avant qu’ils ne soient compilés dans le Talmud). Cette femme trouve ainsi dans la parole de Jésus ce qu’elle avait sans doute cherché en vain avec persévérance et espoir, sans le corps à corps avec des hommes. Par sa parole, Jésus lui fait découvrir la joie au-delà de la jouissance, sa valeur au-delà de sa beauté, sa dignité au-delà de sa séduction. Jésus, encore une fois, ne blâme pas. Elle en était à ce stade : préférer son pouvoir de conquête plutôt que sa recherche d’amour. Selon F Dolto, nous sommes tous de la même humanité que cette femme. Toute notre vie est faite de leurres, lesquels soutiennent vivante la palpitation de notre désir. Si nous courrons de leurre en leurre (Ecclésiaste), d’autre chose en autre chose, nous vivons. Quand l’épreuve est difficile, nous posons alors ce leurre, cet espoir et dans nos moments de vitalité, nous les projetons en avant, et nous repartons à leurs conquêtes. Jésus, en parlant, éveille cette femme à une communication, à un échange désaltérant qui ne sont pas fondés uniquement sur le besoin du corps ,comme la soif, mais sur le désir qui s’aventure au-delà du corps. L’amour, en effet, fait découvrir que, si l’autre ne peut jamais être un objet possédé, toute rencontre peut-être ouverture à une communion de cœur dans la vérité qui se donne, et de parole que l’esprit vivifie. Même des exercices spirituels, des études théologiques, des critiques d'exégèses ne peuvent donner « l’eau vive ». Seule l’expérience d’un manque dans une rencontre peut nous ouvrir à D.ieu et nous mette en recherche continuelle de lui.
Parabole de l’enfant prodigue
Luc 15 11-32
15:11 Il dit encore: Un homme avait deux fils.
15:12 Le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien.
15:13 Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche.
15:14 Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
15:15 Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux.
15:16 Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait.
15:17 Étant rentré en lui-même, il se dit: Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim!
15:18 Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi,
15:19 je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires.
15:20 Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa.
15:21 Le fils lui dit: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils.
15:22 Mais le père dit à ses serviteurs: Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds.
15:23 Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous;
15:24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.
15:25 Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses.
15:26 Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était.
15:27 Ce serviteur lui dit: Ton frère est de retour, et, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras.
15:28 Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer.
15:29 Mais il répondit à son père: Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis.
15:30 Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras!
15:31 Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi;
15:32 mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé.
Pour F Dolto, cette parabole est centrale. Les pharisiens ne pouvaient que condamner les actes et la conduite du plus jeune fils. Mais pour F Dolto, c’est cela qui est mis en question, car le fils qui apparaissait vertueux, en fait, ne l’était pas. Il écrasait son désir et ne vivait pas d’amour. Dans cette parabole, le fils prodigue est allé jusqu’au bout de ses initiatives. C’est dans la mesure où il a fait l’expérience de tout risquer jusqu’au manque, jusqu’au néant, qu’il peut maintenant accéder à autre chose qui est le désir, et son intensité, lui qui n’est plus digne de porter le nom de fils de cette homme juste, qu’il n’a pas honoré. Nous avons besoin de plaisir, mais ce n’est pas le plaisir, c’est la souffrance qui nous façonne. Nous avons à mourir à quelque chose pour advenir désirant, désirant de vrai désir par-delà le besoin avec comme seul guide l’amour. Ce qui fait la valeur de l’enfant, de l’homme, c’est sa liberté créatrice, sa liberté d’innover, et non la soumission à un autre. L’ainé s’est dévoilé. Il s’est révélé rival, révolté de son cadet. Cette parabole montre que ceux qui ne vivent pas selon la morale traditionnelle sont aimés de D.ieu tout autant que ceux qui vivent « vertueux ». Cette parabole est le contraire de « La cigale et la fourmi ». Le père ne punit pas, il redonne valeur humaine et dignité à ceux qui se sentent pécheurs, coupables, qui ne s’aiment plus ou ne se croient plus aimés des autres ou de D.ieu, ce qui est la véritable souffrance. F Dolto cherche le sens organique du désir que Jésus enseigne et elle constate qu’il est dans le droit fil de la santé psychique de l’inconscient. Pour le fils aîné, insuffisamment mûr, cet adulte vivait en s’auto censurant comme un enfant qui craint son père, mais ne l’aime pas, qui ne l’honore même pas puisqu’il prête à son père des désirs despotiques, ceux, précisément, qu’aurait un enfant qui voudrait jouer un rôle de maître, confondant l’autorité liée au rôle, à celle de la personne qui assume ses responsabilités. Le désir à fait pécher le plus jeune fils, mais il n’a pas pécher contre la loi du désir. Pour F Dolto, il n’y a qu’une sorte de péché, le péché contre son désir. Les enfants ont à dégager, à révéler qui ils sont pour ajouter leur vérité unique à la lente maturation de l’univers.
La femme adultère.
Jean 8 1-11
8:1 Jésus se rendit à la montagne des oliviers.
8:2 Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait.
8:3 Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; (8:4) et, la plaçant au milieu du peuple,
8:4 ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.
8:5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?
8:6 Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.
8:7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.
8:8 Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.
8:9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.
8:10 Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée?
8:11 Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.
C’est la plus belle histoire de la Bible. Ici, Jésus ne fait aucun procès. Jésus est le seul qui pense à elle.
Le pharisien et le collecteur d’impôts
Luc 18 9-14
18:9 Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres:
18:10 Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre publicain.
18:11 Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain;
18:12 je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus.
18:13 Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur.
18:14 Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.
A rapprocher de
Luc
11:42 Mais malheur à vous, pharisiens! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de la rue, et de toutes les herbes, et que vous négligez la justice et l'amour de Dieu: c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans omettre les autres choses.
15:2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux.
La encore F Dolto met en exergue le désir humain que ne peut être vrai que s’il engage l’être tout entier. Nous ne pouvons rencontrer D.ieu qu’en passant par autrui. Les valeurs évangéliques sont toujours des valeurs de rencontres vitalisantes entre personnes et donc des rencontres de désir : Jésus nous incite à dépasser ce qui est circonscrit ou borné à notre corps et sans pour autant lui dénier sa valeur. C’est cela sa révélation. La lettre tue, c’est l’esprit qui donne la vie. Jésus, un prophète, partage le repas de tous les rejetés de la vie religieuse. Jésus est venu abolir du désir tous les sentiments de culpabilité dont il était encombré. Saint-Augustin, dira plus tard : « Aime et fais ce que tu veux. ».
F Dolto, disant d’elle-même qu’elle est abrupte, en parlant de la vie : « vivre c’est pécher, s’installer dans le péché, c’est mourir. »
Le riche et Lazare
Luc 16 19-31
16:19 Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.
16:20 Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères,
16:21 et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
16:22 Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.
16:23 Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.
16:24 Il s'écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme.
16:25 Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.
16:26 D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.
16:27 Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père;
16:28 (16:27) car j'ai cinq frères. (16:28) C'est pour qu'il leur atteste ces choses, afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.
16:29 Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent.
16:30 Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront.
16:31 Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait.
Lazare est riche et semble vivre ses désirs, mais il est condamné parce qu’il n’est pas rentré en communication avec Lazare, l’autre.
En cela se rapprocher de :
Mathieu 5 43-48
5:43 Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.
5:44 Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent,
5:45 afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
5:46 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même?
5:47 Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même?
5:48 Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.
Aimer son ennemi, c’est aimer celui qui est support de ce que je refoule le plus et que je ne veux pas reconnaître en moi. Jésus n’était pas ennemi de ses adversaires, il était ennemi de ce qu’ils faisaient, mais non de leur personne. Il n’était pas l’ennemi des riches, ni des intellectuels comme tels. Il était triste de la dégradation spirituelle que leur position favorisait.
Voir également
Mathieu 19 16-30
19:16 Et voici, un homme s'approcha, et dit à Jésus: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?
19:17 Il lui répondit: Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
19:18 (19:17) Lesquels? lui dit-il. (19:18) Et Jésus répondit: Tu ne tueras point; tu ne commettras point d'adultère; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage;
19:19 (19:18) honore ton père et ta mère; (19:19) et: tu aimeras ton prochain comme toi-même.
19:20 Le jeune homme lui dit: J'ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore?
19:21 Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.
19:22 Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens.
19:23 Jésus dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.
19:24 Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.
19:25 Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent: Qui peut donc être sauvé?
19:26 Jésus les regarda, et leur dit: Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.
19:27 Pierre, prenant alors la parole, lui dit: Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi; qu'en sera-t-il pour nous?
19:28 Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël.
19:29 Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.
19:30 Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.
Mathieu 16 24
16:24 Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.
Jésus, qui est en Lazare, induit la rupture de la justice antérieure. Avant Jésus, Lazare méritait son sort, en victime coupable, maintenant il est innocent (René Girard). Jésus apporte une nouvelle économie de l’égoïsme et du narcissisme. C’est donc cela l’appel de la vie, au-delà de la vie du corps. Ce n’est pas une manière de penser que Jésus donne mais une manière de nous comporter à laquelle il nous invite.
Jésus n’est pas venu abolir la loi mais l’accomplir, la parfaire. Que ceux qui vivent dans les biens matériels suivent la loi de Moïse. Cependant, Jésus a voulu initier ceux qui veulent vivre au-delà de la vie matérielle et sociale. Il a voulu conduire les gens au spirituel, à l’esprit de la lettre.
A rapprocher de :
Mathieu 25 31-46
25:31 Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire.
25:32 Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs;
25:33 et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.
25:34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.
25:35 Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli;
25:36 j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi.
25:37 Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire?
25:38 Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu?
25:39 Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi?
25:40 Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.
25:41 Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges.
25:42 Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire;
25:43 j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.
25:44 Ils répondront aussi: Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté?
25:45 Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites.
25:46 Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.
La parabole de Lazare veut illustrer la première des « béatitudes » de Jésus, quand il dit sur la montagne : « Quel bonheur pour ceux qui sont en manque jusqu’au fond de leur cœur ». Pour F Dolto, la parabole de Lazare est notre inconfort, l’insécurité quotidienne de notre élan, de notre désir. Comment de pas être envieux, mais seulement « désireux », c’est-à-dire homme et femme de désir, sans loucher sur le bien de l’autre ? Le désir auquel nous appelle Jésus n’est pas l’envie.
Seuls, le pharisien et le riche ne connaissent pas la joie. Ils ne jouissent que d’eux-mêmes.
L’éveil de Jésus
Luc 24 1-53
24:1 Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin, portant les aromates qu'elles avaient préparés.
24:2 Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le sépulcre;
24:3 et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
24:4 Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants.
24:5 Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre; mais ils leur dirent: Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant?
24:6 Il n'est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée,
24:7 et qu'il disait: Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour.
24:8 Et elles se ressouvinrent des paroles de Jésus.
24:9 A leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze, et à tous les autres.
24:10 Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles.
24:11 Ils tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes.
24:12 Mais Pierre se leva, et courut au sépulcre. S'étant baissé, il ne vit que les linges qui étaient à terre; puis il s'en alla chez lui, dans l'étonnement de ce qui était arrivé.
24:13 Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;
24:14 et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.
24:15 Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux.
24:16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
24:17 Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?
24:18 L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci? -
24:19 Quoi? leur dit-il. Et ils lui répondirent : Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,
24:20 et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'ont livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.
24:21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.
24:22 Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont fort étonnés; s'étant rendues de grand matin au sépulcre
24:23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.
24:24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont point vu.
24:25 Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!
24:26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire?
24:27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
24:28 Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
24:29 Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.
24:30 Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.
24:31 Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.
24:32 Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?
24:33 Se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés
24:34 et disant: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon.
24:35 Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompit le pain.
24:36 Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!
24:37 Saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient voir un esprit.
24:38 Mais il leur dit: Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi pareilles pensées s'élèvent-elles dans vos cœurs?
24:39 Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-moi et voyez: un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai.
24:40 Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds.
24:41 Comme, dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu'ils étaient dans l'étonnement, il leur dit: Avez-vous ici quelque chose à manger?
24:42 Ils lui présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel.
24:43 Il en prit, et il mangea devant eux.
24:44 Puis il leur dit: C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes.
24:45 Alors il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures.
24:46 Et il leur dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour,
24:47 et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.
24:48 Vous êtes témoins de ces choses.
24:49 Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut.
24:50 Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit.
24:51 Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé au ciel.
24:52 Pour eux, après l'avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie;
24:53 et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.
Jean
20 & 21 1-14
20:1 Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre.
20:2 Elle courut vers Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis.
20:3 Pierre et l'autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre.
20:4 Ils couraient tous deux ensembles. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre;
20:5 s'étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n'entra pas.
20:6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre; il vit les bandes qui étaient à terre,
20:7 et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part.
20:8 Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut.
20:9 Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l'Écriture, Jésus devait ressusciter des morts.
20:10 Et les disciples s'en retournèrent chez eux.
20:11 Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;
20:12 et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
20:13 Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
20:14 En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
20:15 Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
20:16 Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître!
20:17 Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
20:18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.
20:19 Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!
20:20 Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur.
20:21 Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.
20:22 Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint-Esprit.
20:23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
20:24 Thomas, appelé Didyme, l'un des douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint.
20:25 Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.
20:26 Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d'eux, et dit: La paix soit avec vous!
20:27 Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois.
20:28 Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu!
20:29 (20:28) Jésus lui dit: (20:29) Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru!
20:30 Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre.
20:31 Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.
21:1 Après cela, Jésus se montra encore aux disciples, sur les bords de la mer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra.
21:2 Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble.
21:3 Simon Pierre leur dit: Je vais pêcher. Ils lui dirent: Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien.
21:4 Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus.
21:5 Jésus leur dit: Enfants, n'avez-vous rien à manger? Ils lui répondirent: Non.
21:6 Il leur dit: Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.
21:7 Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Et Simon Pierre, dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.
21:8 Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient éloignés de terre que d'environ deux cents coudées.
21:9 Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain.
21:10 Jésus leur dit: Apportez des poissons que vous venez de prendre.
21:11 Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point.
21:12 Jésus leur dit: Venez, mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu? sachant que c'était le Seigneur.
21:13 Jésus s'approcha, prit le pain, et leur en donna; il fit de même du poisson.
21:14 C'était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu'il était ressuscité des morts.
Le mot « résurrection » de Jésus est cité entre guillemets. C’est par peur d’affronter l’impossible : il est impossible de ressusciter, c’est bien entendu, ou parce que le mythe n’est pas entièrement rejeté et que le canon veille. F Dolto considérant que cet événement n’ayant jamais été dénié par les chrétiens, et que cet événement ayant été constitutif de la civilisation chrétienne, il n’y a pas lieu de douter de cet événement, appelé, toujours entre guillemets « éveil » ou « réveil ». Le mythe n’est pas pris en compte, car ce serait affronter le canon. F Dolto ergote donc en ramenant l’événement au crédo, comme elle ramène son intuition, au demeurant très grande, au crédo freudien. Elle serait plus crédible en laissant aller sa poésie et sa foi immense en la vie au travers du génie, surhumain du prophète Rabi Joshua. Ses béquilles ne nous sont d’aucun secours et elle semble prête quelquefois à nous en asséner un coup derrière la tête, au cas où notre rationalité se montrerait trop froide. Il est dommage de considérer la rationalité comme froide. La résurrection est impossible, le mythe l’est et le génie surhumain du Rabi Joshua est triomphant. L’échec du christianisme chez les juifs, c’est tout simplement l’obligation à croire à cette résurrection. Onze siècles plus tard, le rabbin Moise Maïmonide disait que ce qui n’est pas explicable par la raison doit être pris comme allégorique. Ce fut l’ouverture à la rationalité. Moise Maïmonide fut convaincu par certains d’apostasie et ses ouvrages, le guide des égarés et la main forte (Mishneh Torah), furent les livres de chevet de Thomas d’Aquin. F Dolto frôle l’analyse du retour du refoulé, s’approche de l’auto psychanalyse, mais refuse l’hallucination des apôtres. F Dolto n’a pas terminé son traitement psychanalytique.
Il semble toutefois, qu’il faille être obsédé de la sorte pour aller au plus profond de sa croyance pour nous en faire découvrir ce qui n’apparaît pas au profane, à la manière de l’énergie quasiment hystérique que met René Girard à nous faire partager son obsession de la divinité de Jésus par sa crucifixion, point d’orgue de la mise à mort de la rivalité mimétique.
Si le Rabi Joshua enseigne le désir et non une morale, ce qui est oublié des Chrétiens dans leur majorité et surtout de l’institution catholique et orthodoxe, nouveaux parfaits pharisiens, la foi s’en trouve donc ramené à une expérience de vie qui échappe à la psychanalyse, centré sur la psychologie humaine, et non sur le spirituel. C’est ce qu’en dit donc F Dolto. Pour elle, une théorie n’est pas applicable à la foi, ni pour la démontrer ni pour l’infirmer, même pas la théorie psychanalytique, un comble pour une freudienne lacanienne de sa trempe.
Toutefois, F Dolto considère que le religieux et le spirituel ne se confondent pas. Ce que je partage totalement. Le mal est fait et le chemin à reprendre est semé d’embuches et peut-être impraticable. Nous le prendrons tout de même.
Alain Le Falher en reprise de Françoise Dolto
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