UN PAS MAUVAIS
Futur simple
Nous allons devoir convenir d’une situation, d’un point à faire, comme en navigation. Non point avec la bibeloterie moderniste qui fait trouver un lieu sans effort, mais avec la connaissance des étoiles, du soleil et des appareils qui permirent la découverte du monde. Il faudra quitter les appartements discrets et confortables du vaisseau pour se mêler aux marins et matelots, et là, devant la multitude assemblée et curieuse, saisir les instruments qui font connaître la nature et l’univers. Il y a des plaisirs qui ne se reproduisent plus, comme celui de tremper dans l’encre la plume d’un vieux stylo pour retrouver autant l’odeur perdue que le grattement doux sur un papier qui ne devrait pas avoir de lignes. A quoi bon griffonner sur un stupide bloc aux colonnes tracées, aux lignes séparées, aux dates échelonnées, aux images ordrées. Rien ! que reste-t-il de nos amours ? Le bateau roule et l’appareil donnera bientôt le lieu qui conviendra aux hommes de placer sur leur chemin. Que celui qui ne s’est jamais perdu, se perdre. Où sont donc les explorateurs, les bandits, les bateleurs, les bâtisseurs et les allumeurs de buchers, les inquisiteurs, les mousquetaires et les réfractaires ? Le gris revient, le blanc se teint, d’un rien, d’un regret, d’un satin, d’un brun. Je m’en vais d’un pas mauvais dans un influx de conscience.
Alain Le Falher
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