ILE BERDER


 

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D’abord, c’est mon ile, c’est mon Combray à moi ; c’est l’âme des « Grands Dimanches » et c’est toujours là que je reviens chaque année ; et même si je n’y reviens pas, il y a toujours quelque chose de Berder dans mes rêves, mes langueurs et mes espoirs de lendemains. 

Je m'immolerai au picherel, noble boisson du Mor Bihan, âpre nectar parfumé aux épices coloniales, disparue sous les coups répétés des marchands de rêves aux réveils emboisés, ces vils colporteurs qui ont asséché nos cagnottes contre des breuvages aux origines incertaines, aux noms d'usine, aux goûts universels, aux saveurs sans distinction.

Je brûlerai mes souvenirs d'enfance dans un tourbillon de gavottes, aux sons marins des cornemuses endiablées, aux tremblements des tambours de mer, aux cisaillements des embruns par les cormorans affamés.

Je leur dirai, à ces voleurs de rivages, de jardins, de ciels de tous les temps, de mers fantastiques, que ce morceau de planète est éternel et qu'il n'appartient à personne, si ce n'est qu'à ceux qui, à la vue de cette île, la veulent en partage.

Alain Le Falher

Février 2021

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